Roman de Charles Roux
Editions Rivages
Quatrième de couverture : « Lors d’un dîner-spectacle, dans un restaurant tenu par une sorcière, au cœur d’une ville de béton sur laquelle plane une menace invisible, un homme et une femme se rencontrent. »
Rien de plus, rien de moins, et 605 pages attendent le lecteur. Bientôt il découvre David, Alice et Dominique, trois personnages fascinants, décrits en brefs épisodes, et les chapitres se succèdent, courts, mais à chaque fois un peu plus intrusifs dans ces trois existences qui se dévoilent à nos yeux.
La construction du roman est simple, chaque chapitre ne s’occupe que d’un personnage. Très vite le lecteur comprend que tour à tour il va rentrer dans l’intimité de chacun, et la magie va opérer, les trajectoires se croiser pour ne faire qu’une, mais toujours décrites alternativement, du point de vue de chacun des trois héros. Bientôt il est impossible de s’arrêter de lire. Quel est ce monstre qui ravage la ville ? Qui sont réellement David, Alice et Dominique ?
Charles Roux a un cerveau comme j’aime, il dissèque les âmes et dans son analyse rajoute un zeste d’étonnant, un rien de fantastique, qui font toute la différence. Et ce roman interroge. Qui sommes-nous face à nous-mêmes ? Qui se cache sous notre peau et l’apparence que nous voulons donner à nos vies ? Comment se soustraire à ce qui nous semble inéluctable ? Comment faire avec cette société qui semble nous dicter notre destinée ? Comment devenir ce quelqu’un d’autre qui a toujours été au fond de nous ? Autant de questions que ces trois personnages vont affronter et nous, lecteurs, avec eux.
Impossible de sortir indemne de cette lecture. Hâte de découvrir ce que ne manquera pas d’écrire j’espère Charles Roux dans un second roman !