bulle#7/atelier 442

@Alexandra Koszelyk pour la photo

Parfois le matin son corps criait famine et elle n’avait que ses mains.

Ses mains et toute la puissance de son imagination.

Alors elle s’inventait une histoire.

Elle était belle. Le tissu de sa robe était si léger qu’il suffisait d’un souffle d’air pour qu’il s’anime et que doucement il caresse sa peau.

Elle n’avait plus qu’à s’allonger. Et lentement découvrir sa poitrine. Déjà ses seins se redressaient, elle aimait lorsque la pulpe de ses doigts durcissait ses tétons qui ne demandaient que cela.

Puis sa main descendait sur son ventre, et sur son sexe, qui frémissait plus bas.

Ce corps. Ces formes. Ses rondeurs détestées.

Elle avait appris à l’aimer. A s’aimer.

Quand la solitude d’un moment permettait un instant de douceur.

Le plaisir anesthésiait ses doutes.

Ses doigts effaçaient ses pensées les plus sombres.

Elle était l’artisane de son propre bonheur et qui mieux qu’elle pour se cajoler un peu. Aimer ce corps de femme.

Aimer le corps des femmes.

Les désirer de toute son âme.

Parfois le matin son corps criait famine et elle n’avait que ses mains.

Ses mains et toute la puissance de son imagination.

Alors elle s’inventait une histoire.

Une bulle glissait sur elle et réveillait chaque parcelle de peau.

Elle n’avait plus qu’à se laisser emmener. Loin.

Là où le temps n’existe plus.

Seulement les sens et une vague qui ondule au creux des reins, qui soulève le bassin, qui fait jaillir un cri, un soupir, un souffle, qui laisse épuisée.

Un vide se crée alors. Une suspension de tout.

L’amour de soi comme une réparation.

Parfois le matin son corps criait famine et elle n’avait que ses mains.

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